par Vincent Viala, à l’occasion du Café Réparation, à la Petite Gare rue Paul Langevin (repli accueil du camping de la Minoterie en cas de pluie)
avec la Ressourcerie Aux Pas Perdus et Medication Time
Père de trois enfants, Vincent est devenu bien malgré lui le réparateur officiel des téléphones portables de la famille, mais surtout… il les subit. Et ce smartphone, ce « téléphone intelligent » lui pose pas mal de questions. Tout en démontant l’écran, Vincent fait ce constat : avec ce petit bijou de technologie, nous sommes tous plongés dans le grand bain numérique… sans avoir appris à nager.
Il se souvient alors de son apprentissage en douceur de la natation, et il culpabilise : ces enfants sont seuls face à leurs écrans. Peu à peu, il prend conscience que la piscine numérique, elle, a été très rapidement privatisée par Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft, les Gafams. En un temps record, ces entreprises affranchies de nos lois sont devenues les plus riches de la planète. Ces fameuses Gafams qui se présentent comme de magnifiques licornes… sont des requins aux dents acérées.
Au fil de ses prises de conscience, Vincent découvre l’étendue des dégâts : la commercialisation de nos données, la géolocalisation à outrance, l’uberisation du travail, les scandales du Brexit et de l’élection de Trump via Facebook… jusqu’au crédit social chinois. L’écran de ce petit objet cache un système d’exploitation qui menace clairement notre autonomie la plus élémentaire tout comme nos modèles de société, nos cultures et nos démocraties.
Pour finir, Vincent se dit que face à ces problèmes, c’est justement l’utilisation compulsive de nos portables qui nous confine à l’inaction. Sommes-nous encore capables d’agir ? Ou préférons-nous rester indéfiniment en mode avion ?…